RDV à La Friche 39 Rue Carnot, 93230 Romainville, France (12H-22H)
Entre les 2 tours de l’élection présidentielle, les associations Épitome, Sciences Po Refugee Help et La Brigade d’Auteures ouvrent les portes et le jardin du 3993 de Romainville.
Journée solidaire et conviviale
Faire tomber les masques & lâcher nos voix pour un accueil digne des réfugié.e.s en France !
Pour sortir de l’apnée des élections, nous vous proposons de nous rejoindre pour faire la fête et découvrir les liens tissés pendant une année d’ateliers artistiques.
Sensibles au phénomène migratoire, nous sommes des associations, collectifs et bénévoles à proposer des ateliers d’expression dans les centres d’hébergement d’urgence de Paris et proche banlieue pour prendre part à l’accueil des réfugiés et répondre à la situation politique actuelle par des moyens artistiques.
Au sein de l’atelier collectif du 39/93, juste avant les cours de français donnés par les bénévoles du BAAM ou dans les CHU de Coustou et du Pré Saint Gervais, nous explorons différents outils artistiques comme vecteurs de dialogue et d’apprentissage du français : dessin, construction, écriture et mise en corps, autant de langages permettant la rencontre et l’échange d’histoires personnelles et collectives. Ces ateliers ont permis de créer des liens affectifs et créatifs forts et ont donné lieu à des réalisations plastiques.
WELC’HOME !!! Venez accompagnés !
*Entrée prix libre à partir d’1euro
AU PROGRAMME :
• Buffet – barbecue
Sciences po refugee help grillera des saucisses halal dans le jardin du 39/93 !
Elles seront accompagnées des petits pains de Maëlla, paysanne boulangère et des PopCorn made in BelekBelek.
Des gâteaux réalisés par les petites mains de l’événement seront proposés à prix gentil.
• Exposition
Présentation des réalisations plastiques issues des ateliers menés par Épitome et La Brigade d’Auteures durant une année : dessins, photos, dispositifs créatifs, et fanzines
Le collectif Dessins sans papiers expose une série de dessin réalisés lors d’ateliers sur le thème de la politique
Une Saison d’errance. Sur les camps. par Laura Genz
série de 269 dessins réalisée en 2015 sur les campements parisiens
Oeuvres du collectif Art in the Jungle
La collection de dessins engagés d’Épitome par Marion Augusto, Maëlle Bertrand, Aude Fourest et Anastasia Mikrou
• Actions-performances
Jeux d’improvisation avec meetings mascarades et élections en live
Free talk-Jazz libre (textes, musique et dessins) organisé avec Du Bout Des Étangs – ramène un texte engagé qui te tient à coeur, et transforme le en oeuvre totale grâce au dispositif !
• Installation évolutive
La fabrique à slogans, l’urne sonore : Le public sera invité à participer à l’évolution d’une sculpture de pancartes en proposant des slogans engagés ou à lâcher leurs voix dans une urne sonore (chants, solutions, manifeste, insultes …); allez y, tout est permis !
• Animations
Jeux géants réalisés lors d’ateliers de construction par le collectif BelekBelek :
Dala, Siga (jeux traditionnels soudanais) Baltrap et puissance 4
• JAM musicale ouverte à tous
Musiciens, musiciennes, on vous attend avec pipos, harmoniums et autres trompettes pour mettre le feu à nos oreilles ! Une chouette occasion d’apprendre des chansons dans toutes les langues
• Point d’actualité-information pour tous
Vous y retrouverez les initiatives de terrain, des infos utiles, savoir comment aider, où trouver des cours de français, un tableau de petites annonces …
A partir d’aujourd’hui, La Brigade d’Auteures et Epitome s’implantent au centre d’hébergement du Coustou (Métro Blanche) vers une co-création pluridisciplinaire avec les réfugiés tout au long du printemps.
C’est une fabrique de fanzines relatant la migration sous forme d’objets éditoriaux simples, bon marché et transportables. L’idée est de réaliser ces ouvrages à beaucoup de mains, ces mains justement, qui viennent d’ailleurs et qui ont tant à raconter. Ces publications populaires restituent les rencontres parisiennes entre les membres de l’association Épitome et les personnes réfugiées.
Il s’agit de transmettre une vision singulière de ce phénomène à travers le regard d’enfants d’ailleurs, de plasticiennes d’ici et de véhiculer leurs histoires personnelles pour tenter d’affiner nos connaissances… en contre des généralités couramment véhiculées par les médias. Mais qui sont ces migrants ? Ici, dans « FANZINE PARTOUT« , ils s’incarnent par leurs singularités.
Pour ce faire, nous nous rendons sur les campements, centres d’hébergements, hôtels sociaux pour organiser des ateliers de rencontre et de dessin avec les nouveaux arrivants. Au cours de ces rendez-vous, les langues se délient, les feutres et les plumes délivrent l’expression en français, anglais, dàri, pachto, arabe…. les amitiés se nouent.
Restitution de la résidence à Calais et Grande Synthe de La Brigade d’auteures, un collectif ouvert, au service des nouveaux arrivants et des citoyens mobilisés.
Nous prenons le parti de créer à partir de nos gestes et nos outils distincts afin de les mettre en commun, constituer une matière à partir de laquelle nous échangeons et imaginons des développements. La brigade se met au service des nouveaux arrivants et des citoyens mobilisés à leurs côtés. Mardi 2 juin, l’invitation du festival « Hauts Parleurs » pour intervenir le 5 juin au Grand Parquet, en pleine crise du campement d’Eole, en est un exemple :
Nous ne faisons plus partie du même pays, nous ne partageons plus les mêmes valeurs. Je ne veux plus être française avec eux, je ne veux plus être française comme eux. Je suis française, mais sans eux parce que ma france, mon enfance, ma famille, mes pensées, mon système de pensées, mon éducation, tout ça fait ma france. Alors pourquoi aujourd’hui je suis tant en contradiction avec mon pays ?
Entre lui et moi, une rupture vécue comme un chagrin d’amour.
// Composition dessinée et texte issus de ma rencontre avec Alam.
Impuissance, voudrait on nous faire croire. Par la honte ou pour la révolte, j’ai décidé d’en sortir.
Singa night, les musiques s’enchaînent et l’ambiance est à la fête. Je trouve quelque chose de bien plus léger que ce que j’avais imaginé. Tant mieux.
Après une bière ou deux, j’oublie mon épuisement de la semaine. Et puis tous ces gens contents d’être là, forcément ça me donne la frite. Impossible de ne pas aller danser, j’abandonne ma contenance de spectatrice et descends dans la fosse.
Assez vite je sens une présence à ma droite. Je danse encore un peu.
Toujours là.
Je tourne la tête et nous tombons dans les yeux l’un de l’autre, on se sourit. Il s’appelle Alam.
Une première idée débile me vient en tête; je m’appelle Maëlle et certains me surnomment Mal. Mal + Alam = Mal à l’âme.
Je quitte rapidement ce petit jeu auquel je me prête souvent silencieusement en me disant merde, fuck off pathos, et reviens à mon interlocuteur.
Nous échangeons quelques mots sur la soirée. Il me dit être venu tout seul.
Je n’ose pas lui demander d’où il vient mais il brise ma glace en posant la question en premier. « Je suis française, et toi ? » Il vient du Soudan. « Zut, c’est où sur une carte ? j’irai regarder en rentrant chez moi ».
// Variations à partir de dessins réalisés lors de l’atelier initié par DessinDebout sur le camp de Stalingrad
Nous avons constaté être de nombreuses artistes à s’être mobilisées en tant que citoyennes sur les divers campements de migrants de Paris et Calais. Les réseaux sociaux nous ont aidés à nous tenir au courant des actions des uns et des autres. Cette mobilisation sur le terrain est difficilement compatible avec nos gestes artistiques respectifs. Ainsi, après la rencontre de l’équipe de Singa en septembre 2015, et leur demande de mettre nos talents au service de la parole des réfugiés, nous avons trouvé juste et nécessaire de provoquer une « brigade d’auteures ».
Nous sommes auteures au sens large : arts visuels, auteures, metteuses en scène, réalisatrices, chorégraphes, performeuses, etc.).
Nous nous rassemblons afin de questionner le choc culturel soulevé par le phénomène migratoire actuel et de prolonger notre engagement auprès des réfugiés par la mutualisation de notre créativité.
Nous prenons le parti de créer à partir de nos gestes et nos outils distincts afin de les mettre en commun, constituer une matière à partir de laquelle nous échangeons et imaginons des développements : invention de postulats d’écritures (pas que textuelles) à partir des matières apportées, recherche d’un nouveau lexique pour parler des nouveaux arrivants, panel d’ateliers de création sur les campements avec les réfugiés, les citoyens et les bénévoles des ONG, publications Web et print, projet documentaire, entretiens d’anthropologie inversée, productions visuelles, radiophoniques et éditoriales.
Nous sommes aussi la brigade de l’autre, nous mettant au service des collectifs, associations et personnes qui en ont besoin: traductions, lien entre nouveaux arrivants et collectifs-ONG, production et diffusion de contenus, contribution à la réflexion éthique et politique avec la commission Migration de Nuit debout !, etc.
Avec l’Institut d’études politiques de Paris, nous tissons un partenariat sur 2016-17 pour inviter les étudiants à la mise en jeu collective de cette matière afin, entre autre, de démultiplier les supports d’expression de la « Brigade » : versions scéniques, radiophoniques, performances « tout terrain », film…
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As numerous artists and citizens have gathered to help the migrants in Paris and Calais, we have successfully communicated together and with the public throughout social networks in the aim of bringing aid to the refugees. However, and given our experience as artists, we feel it is difficult to dedicate so much energy as to create, bring help and communicate our actions.
After we met the Singa team in September 2015, and decided to join them on their mission to carry the refugees’ messages, we found both just and necessary to create an « authors’ brigade ».
We are authors in the large sense: visual arts, writers, directors, choreographers, performers, etc.).
Together, we question the cultural shock brought by the current migratory crisis. Our goal is to perpetuate our engagement to the refugees by pooling our means of creativity.
We have decided to create our own tools and gestures, and to share them in a way that mutual knowledge flows through our network. Exciting new projects could include: inventing new writing assumptions (not only textual) based on the information at our grasp, researching new lexicons to qualify the new arrivants, panels to invent new workshops in the campsites, ordinary citizens and NGO volunteers, print and online publications, documentary schemes, reversed anthropological interviews, visual productions, editorials and broadcast.
We are the Posse of the Others, getting where we are needed by those in need : translations, linking new arrivants and NGOs, producing and broadcasting content, contributing to political and ethical thinking with organisations such as Nuit Debout, Podemos, etc.
With the Political Sciences Institute in Paris, we are weaving a common action plan throughout 2016-17 in order to invite students to collectively play with this new matter. A new innovative way to multiply the material at the brigade disposal: stage versions, radio podcasts, « all road » performances, videos…